Ne pas faire les choses tout de suite, quand elles sont pénibles, peut sembler assez compréhensible. Mais tout le monde n’adopte pourtant pas cette stratégie : environ la moitié des personnes préfèrent se débarrasser tout de suite des corvées pour avoir l’esprit tranquille et se consacrer ensuite aux choses plus agréables. Les autres optent par la solution inverse : commencer par les choses plaisantes pour terminer par les plus embêtantes. Si vous êtes dans ce cas et si la procrastination est devenue un réel problème pour vous, cet article pourra vous intéresser !
L’anxiété de l’incertitude
Un des principaux facteurs qui pousse à la procrastination est l’anxiété. Comme pour les phobies ou les troubles anxieux, le fait de différer une action est un équivalent de comportement d’évitement, qui annule (ponctuellement) le stress qui lui est associé. Selon le contexte, cette anxiété peut être liée à l’incertitude, au manque d’assurance dans ses propres capacités, ou à toute autre crainte générée par l’action à réaliser ou à ses conséquences potentielles.
L’incertitude et l’insuffisance de maîtrise de la situation sont des éléments déterminants. Ne pas bien cerner à l’avance l’ensemble du problème à affronter, ne pas savoir combien de temps il va falloir y consacrer et surtout ne pas avoir une expérience antérieure de la même tâche et donc de sa réalisation constituent des obstacles majeurs au déclenchement de l’action, surtout quand on manque de confiance en soi. Ainsi, chaque fois qu’on aura le choix entre une action incertaine où l’on risque de s’enliser et une action que l’on maîtrise, on choisira la seconde évidemment.
Vouloir trop bien faire
Au-delà du manque de maîtrise d’une situation, un problème de fond explique souvent les habitudes de procrastination : une faible estime de soi et son corollaire, le perfectionnisme. Vouloir en permanence faire les choses de manière parfaite, pour se prouver sa propre valeur dont on doute en réalité, crée rapidement un cercle vicieux : placer la barre trop haut conduit fatalement à ne pas l’atteindre, ce qui finit par altérer encore plus l’image que l’on a de soi-même. Cette course à la perfection empêche d’agir, et elle peut même directement fabriquer de la procrastination : plutôt que de se confronter à un possible échec, on préfère, même sans vraiment s’en rendre compte, ne pas essayer du tout.
L’estimation du temps
La question du temps est centrale dans la procrastination, puisqu’on est toujours en retard. Les personnes concernées ont souvent un problème avec l’estimation du temps que peut prendre telle ou telle action, avec une franche tendance à en sous-estimer la durée nécessaire, et à surestimer le temps restant avant la dernière limite. Cela peut s’apparenter à un excès d’optimisme, ou parfois aussi à la politique de l’autruche : avec l’intuition du retard que l’on commence à prendre, on préfère ne pas y penser et ne pas se confronter à la réalité. Ainsi, on s’y prend trop tard et on se sent dépassé, non pas parce que la tâche était trop difficile mais parce qu’on n’y a pas consacré assez de temps.
Enfin, le dernier facteur de procrastination est, paradoxalement, une tendance à l’hyperactivité. Quand celle-ci est désordonnée, avec de réels problèmes d’attention comme chez certains enfants mais aussi chez beaucoup d’adultes, le risque est de ne pas pouvoir construire une action de manière continue du début à la fin. Une distractibilité excessive conduit à passer effectivement en permanence d’un sujet à l’autre, et ainsi ne réaliser aucune tâche complètement. Les personnes concernées sont ainsi perdues dans de nombreuses actions, commencées mais interrompues, et ne s’y retrouvent plus. Cette tendance à la dispersion et au manque de concentration est naturellement amplifiée par toutes les incitations à la distraction, venant surtout des divers écrans et autres supports numériques.
Attention aux bonnes résolutions
Tout comme il est vain de décider de commencer un régime d’une heure à l’autre , la grande résolution « J’arrête complètement de procrastiner dès aujourd’hui » n’a pas de sens et est plutôt contre-productive. Sans préparation ni plan d’action, vous risquez d’échouer très vite, de vous décourager en culpabilisant et de ne plus pouvoir vous attaquer au problème avant longtemps… Il faut passer d’une logique illusoire du tout ou rien à une procédure raisonnée et ciblée.
La préparation du changement consiste à bien analyser ses propres comportements, à être sûr de ses motivations (pourquoi dois-je changer et qu’est-ce que j’en attends ?), et à se fixer des objectifs en s’appuyant sur une méthode assez précise.
– Priorisez vos objectifs et commencez par ceux qui comptent le plus tout en présentant le moins de difficultés.
– Segmentez les tâches en sous-actions plus faciles à réaliser.
– Fixez-vous des séquences de dix minutes pendant lesquelles vous ne devez rien faire d’autre que la tâche prévue.
– Organisez vos activités en fonction des capacités que vous vous connaissez, notamment des jours ou des horaires où vous êtes habituellement le plus productif.
– Passez en mode « urgence » quand les blocages résistent, en vous fixant vous-même un délai impératif à ne pas dépasser.
- Comment prend-on des…
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